Dans un environnement économique en constante évolution, la formation continue est un levier incontournable pour le développement des compétences et la compétitivité des entreprises. Cependant, pour les Très Petites Entreprises (TPE), accéder à des solutions de formation professionnelle s’avère souvent complexe en raison de multiples contraintes internes.

Le principal obstacle rencontré par ces structures reste le manque de temps. Chaque collaborateur d’une TPE est essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise, et toute absence, même temporaire, peut perturber l’activité. De plus, le coût des formations constitue un frein important, malgré les dispositifs de financement existants. Enfin, la méconnaissance des aides disponibles, ou leurs modalités restrictives, empêche souvent les dirigeants de mobiliser les ressources nécessaires pour financer ces actions.

En outre, l’offre de formation elle-même est parfois mal adaptée aux spécificités des TPE, qui n’ont pas la capacité d’absorber les coûts et les absences prolongées générées par des formations traditionnelles, souvent conçues pour des structures de plus grande taille.

Face à ces défis, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) se présente comme une solution particulièrement intéressante pour les TPE souhaitant sécuriser les compétences de leurs salariés. Contrairement à la formation classique, qui vise l’acquisition de nouvelles compétences, la VAE permet de reconnaître officiellement des compétences déjà acquises sur le terrain.

Cette approche est d’autant plus avantageuse que la VAE ne nécessite pas de suivre un parcours de formation complet si les compétences sont déjà présentes. En cas de besoin, elle peut être combinée à des actions de formation plus ciblées (VAE mixte), permettant ainsi de minimiser les coûts et les impacts sur l’organisation.

Depuis 2022, le dispositif de VAE inversée permet même de certifier des savoir-faire développés en situation de travail, dans le cadre d’un plan de formation individualisé (AFEST), organisé en concertation avec un organisme d’accompagnement et l’OPCO. Cette approche représente une véritable avancée pour les TPE qui peuvent ainsi certifier les compétences de leurs employés sans perturber l’activité quotidienne.

La VAE offre de nombreux atouts pour les TPE, en particulier dans les contextes où la formation classique présente trop d’inconvénients.

1. Une certification sans formation complémentaire : Si un salarié possède déjà les compétences requises, il peut les faire reconnaître via la VAE sans avoir à suivre une formation longue et coûteuse.
2. Un développement ciblé des compétences : Dans les cas où des compétences doivent être renforcées, la VAE mixte ou inversée permet de réduire l’impact sur l’organisation tout en offrant un parcours personnalisé, moins chronophage que les formations traditionnelles.
3. Un faible impact sur l’activité de l’entreprise : Contrairement aux formations qui nécessitent plusieurs jours d’absence, le processus de VAE s’étale sur plusieurs mois et offre une grande flexibilité, ce qui permet de concilier le développement des compétences avec les impératifs de l’entreprise.
4. Un levier de motivation et de fidélisation des salariés : En valorisant l’expertise de ses collaborateurs, la TPE renforce leur engagement et leur sentiment d’appartenance, tout en leur ouvrant des perspectives d’évolution professionnelle.

Malgré ses avantages indéniables, la VAE reste encore trop peu exploitée par les TPE. Pour encourager son adoption, plusieurs actions peuvent être mises en place :

• Renforcer l’information et la sensibilisation des dirigeants : De nombreux responsables d’entreprises ignorent les opportunités offertes par la VAE. Une communication plus claire sur les bénéfices et les modalités de financement de la VAE serait un levier puissant pour inciter les TPE à s’y intéresser.
• Simplifier les démarches administratives : La complexité perçue des procédures administratives freine souvent les TPE. Simplifier ces démarches et les rendre plus accessibles serait un facteur déterminant pour encourager leur participation au dispositif.
• Proposer un accompagnement adapté aux TPE : Un suivi personnalisé, tenant compte des contraintes des petites structures, permettrait de mieux accompagner les dirigeants dans leur démarche de VAE et d’améliorer le taux d’adoption.
• Renforcer les aides financières : L’abondement du Compte Personnel de Formation (CPF) pour les salariés des TPE pourrait être un levier important pour faciliter l’accès à la VAE, en réduisant les coûts directs pour l’entreprise.

En définitive, la VAE représente une réponse concrète et adaptée aux besoins des TPE en matière de développement des compétences. Elle permet à ces petites entreprises de certifier les compétences de leurs salariés, sans perturber leur organisation ni engager des coûts disproportionnés. Elle constitue donc une alternative stratégique à la formation professionnelle traditionnelle, offrant une reconnaissance officielle des compétences acquises tout en optimisant les ressources de l’entreprise.

La VAE ne se limite pas aux TPE. Elle s’applique également aux autres structures, qu’il s’agisse de PME ou de grandes entreprises, et constitue un levier essentiel pour l’adaptation des compétences et la gestion des mutations du marché du travail. Son potentiel reste largement sous-exploité, mais avec les bonnes actions de sensibilisation et d’accompagnement, elle pourrait devenir un outil incontournable pour tous les acteurs du marché du travail.