Le secteur de l’expertise comptable

Selon les chiffres de l’INSEE, le secteur de l’expertise comptable est en croissance depuis de nombreuses années. L’augmentation prend à la fois la forme d’une augmentation du chiffre d’affaires (le chiffre d’affaires progresse de 4,2% en, moyenne annuelle depuis près de 20 ans) et celle d’une augmentation du nombre de salariés employés au sein de la profession.

D’après une étude sur la mutation des métiers et des compétences dans la branche des experts comptables et des commissaires aux comptes publiée en novembre 2021 il est ressorti que près d’un cabinet sur deux a vu son activité augmenter en 2020 et que près de 40% des cabinets d’expertise comptable prévoient une hausse d’activité.

Les cabinets d’expertise comptable représentent aujourd’hui un secteur d’activités très dynamique.

D’après le site du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables (CNOEC), on décompte en 2022, 22 000 sociétés ou associations d’expertise comptable qui emploient plus de 130 000 salariés et réalisent un chiffre d’affaires de 11,5 milliards auprès de 2 millions d’entreprises clientes.

Les cabinets comptables ou associations de gestion et de comptabilité, réalisent la comptabilité de nombreuses entreprises, en raison notamment de la complexité des normes comptables et de leur évolution.

Les experts-comptables conseillent au quotidien près de 2,5 millions d’entreprises en France, principalement des TPE et PME. Ils apportent à leurs clients les solutions les plus adaptées en fonction de leurs besoins spécifiques notamment sur les aspects comptables, fiscaux, sociaux et juridiques.

Ainsi, 71% des entreprises et 54% des associations ont recours à un expert-comptable (plus de 90% des entreprises d’1 à 19 salariés).

La profession d’expert-comptable est une profession réglementée, régie par l’Ordre des experts-comptables qui assure la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession qu’il représente.

L’ordre des experts-comptables, institution nationale placée sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances, a pour rôle d’assurer la représentation, la promotion, la défense et le développement de la profession d’expert-comptable, tant en France qu’à l’étranger.

L’Île-de-France qui est la région la plus importante en terme de nombre d’inscrits à l’ordre des experts-comptables, comptait 6 131 experts-comptables en 2019 inscrits et 5 698 sociétés d’expertise comptable.

Les experts comptables sont les seuls professionnels habilités à tenir une comptabilité de manière externe.

Aussi, si une entreprise décide de confier sa comptabilité à un professionnel, elle doit obligatoirement s’adresser à un expert-comptable inscrit au tableau de l’Ordre des experts-comptables car seul un membre de cet ordre peut effectuer des travaux de tenue, vérification, appréciation, surveillance ou redressement des comptes des entreprises ou organismes.

Le secteur de l’expertise comptable regroupe plusieurs tailles de cabinets. Les 4 plus grands cabinets sont appelés les Big Four et ont une envergure internationale. Ces grands groupes représentent à eux seuls 63% du chiffre d’affaires de la profession. Les Big Four (Deloitte, Ernst & Young, KPMG, PwC Audit) totalisent 24%, soit près d’un quart, du chiffre d’affaires de l’ensemble de la profession.

Les cabinets indépendants, sont au nombre de 19 100 et réalisaient un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros en 2017.

Les prestations rendues par les cabinets d’expertise comptable ne sont plus uniquement liées à la comptabilité, à la réalisation des comptes annuels et des états comptables et fiscaux (déclarations fiscales).

L’OMECA (l’Observatoire des métiers de l’expertise comptable, du commissariat aux comptes et de l’audit) a mis en avant de profondes mutations dans le métier avec un engagement croissant sur des prestations de conseil à forte valeur ajoutée et une plus forte personnalisation des prestations proposées. L’intensification du contexte concurrentiel et la digitalisation entrainent également une évolution des services proposés.

L’étude menée sur la mutation des métiers et des compétences dans la branche des experts comptables et des commissaires aux comptes publiée en novembre 2021 a mis en évidence que face à l’automatisation, la digitalisation et l’évolution de l’activité vers le conseil, de nouveaux métiers émergent et les besoins en compétences se renforcent.

Un secteur qui recrute

D’après les enquêtes menées par l’Observatoire de la profession, l’expertise comptable est une profession qui recrute avec une progression annuelle moyenne de 6,2% du nombre de recrutements (tous contrats confondus) entre 2013 et 2018 dans le secteur des activités comptables. Le nombre d’expert libéraux a progressé de plus de 27% entre 1999 et 2018 et 57 % des cabinets d’expertise comptable estiment avoir des postes non pourvus.

D’après l’étude sur la mutation des métiers et des compétences de la branche des experts comptables et des commissaires aux comptes publiée en novembre 2021 :

  • près des 2/3 des cabinets (64%) ont procédé à des recrutements en 2020,
  • près de 3 cabinets sur 10 prévoient une augmentation de leur effectif par rapport à l’année précédente en 2021,

Les recrutements sont majoritairement liés à des créations de poste ou des remplacements et dans une moindre mesure à des remplacements à la suite d’une promotion interne.

C’est une profession qui ne connait donc pas le chômage, pouvant être exercée sur tout le territoire français et dont le large champ de compétences offre de nombreux débouchés.

L’expert-comptable établit, contrôle, surveille, les comptes de l’entreprise cliente. Il en atteste la cohérence et la conformité auprès de l’administration fiscale.

Il va veiller au respect de la loi et des réglementations, aider la structure à gérer la complexité administrative et plus globalement gérer la structure (tableau de bord, coûts de revient…) mais son activité va au-delà.  En effet, il peut aussi apporter une aide lors de la création d’une entreprise, dans son développement plus globalement ou de lors de sa transmission. L’expert-comptable a donc des compétences de conseil qui dépassent le cadre de la comptabilité.

Les activités de l’expert varient selon la taille du cabinet dans lequel il intervient mais aussi de ses clients. Ses missions et ses secteurs d’intervention sont larges.

Le portefeuille client de l’expert-comptable peut le conduire à se déplacer fréquemment. A noter également une périodicité dans son activité et notamment une très forte activité en période de bilans et comptes annuels.

Les évolutions possibles

Les experts-comptables exercent à 90 % en libéral, mais beaucoup ont débuté en tant que salariés. La principale évolution professionnelle est donc le passage du statut de salarié à celui de libéral.

Le salariat permet dans un premier temps de confirmer sa pratique professionnelle et de créer des contacts qui faciliteront une installation ultérieure en indépendant. En effet, pour passer en indépendant l’expert-comptable doit se constituer ou racheter une clientèle personnelle.

L’expert-comptable salarié peut aussi racheter des parts du cabinet qui l’emploie et devenir associé.

Il peut également décider de travailler au sein d’un service financier dans une grande entreprise ou assurer les fonctions de commissaire aux comptes.

A noter que la grande majorité des experts-comptables sont aussi commissaires aux comptes.

La rémunération de l’expert-comptable

C’est une profession rémunératrice. L’expert-comptable percevra une rémunération qui dépendra de l’étendue des missions qui lui sont confiées (facturation au taux horaire ou au forfait)

Les salaires dans le secteur pourront varier en fonction des champs d’intervention (expertise comptable, audit, …)

Tout expert-comptable souhaitant pouvoir proposer des services comptables sans être salarié doit être titulaire du diplôme d’expertise comptable (DEC).

Expert comptable homme et une secrétaire faisant le rapport calculant l
homme comptable travaillant sur des documents
équipe d
comptable femme tapant sur sa calculatrice
fiche de salaire et calculette

Le diplôme d’expert-comptable (DEC) correspond à un bac+8. Il est inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications professionnelles).

Il est possible de valider le Diplôme d’Expertise Comptable (DEC) par le biais de la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) depuis 2020.

L’obtention d’un diplôme par la voie de la VAE dans le secteur de l’expertise comptable peut permettre de :

  • Sécuriser le parcours professionnel
  • Permettre d’envisager une évolution de carrière dans le secteur

Les modalités d’accès au diplôme d’expert-comptable (DEC) par la VAE sont fixées dans l’arrêté du 13 février 2019 (BOESR n° 26 du 27 juin 2019).

L’obtention du diplôme permettra par la suite de solliciter l’inscription au tableau de l’ordre des experts-comptables et d’exercer la profession d’expert-comptable.

Le diplôme d’expert-comptable (DEC) permet également, sous certaines conditions, de solliciter son inscription sur la liste des commissaires aux comptes (C. com., art. R. 822-1) et d’exercer la profession d’auditeur légal.

Le CPF (compte personnel formation) permet le financement des frais de procédure et d’accompagnement VAE pour les diplômes du secteur de l’expertise comptable. Dans le cas où le montant du compte CPF n’est pas suffisant, un abondement est possible par l’employeur ou par le salarié.

Les salariés du secteur de l’expertise comptable, peuvent bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle du cout de leur accompagnement VAE dans le cadre du plan de développement des compétences de l’entreprise.

L’employeur peut financer directement ou faire prendre en charge les frais de la VAE du DEC par son Opco.

La branche des cabinets d’expertise comptable et de commissariat aux comptes a désigné le même opérateur que les sociétés de conseil, les services financiers, les bureaux d’études techniques, les assureurs, le numérique et la banque c’est-à-dire l’OPCO Atlas depuis avril 2019.

Si l’accompagnement est réalisé sur le temps de travail, le salarié peut bénéficier d’un congé de 48 heures pendant lequel il est rémunéré à hauteur de son salaire habituel.

Pour les salariés du privé, un financement d’état peut être mobilisé par le biais des Transitions Pro régionaux.

Pour les demandeurs d’emploi, un chéquier VAE, financé par le Conseil Régional, permet la prise en charge des frais d’accompagnement VAE pour le diplôme d’expert-comptable (DEC), sous réserve d’une recevabilité VAE favorable et d’être accompagné par un organisme certifié Qualiopi (Ou label équivalent).

Le niveau de prise en charge est variable selon les régions et le profil du demandeur d’emploi.

Si nécessaire, ce financement peut être complété par le CPF.

.

Aide pour identifier la certification qui correspond à votre expérience

Aide pour constituer votre dossier de recevabilité

Aide à la constitution de votre dossier de demande de financement